Haïti : Peuple de traditions

La tradition est une mémoire et une conscience collective. Elle peut désigner une pratique symbolique particulière. En sociologie, une tradition est une habitude transmise de génération en génération.

Dans les traditions haïtiennes, le conte et les récits d'origine africaine tiennent une place fondamentale. En outre, la musique et les danses traditionnelles haïtiennes constituent à la fois le cri profond de ce peuple d’appartenir au monde et la plus forte expression de son identité nationale à l’heure actuelle.

La musique haïtienne invite à rêver à un autre univers. Elle invite à la réflexion sur la vie socio-politique, l’amour, le sexe, l’amitié… Les formes de cadences musicales sont variées. Le Compas, le Troubadour, le rythme racine et les rythmes de rumba, de jazz ou de rock… forment la pierre angulaire de la culture musicale d’Haïti. Quant à la méringue, elle est à la fois une musique traditionnelle et une danse en Haïti. Elle est évidemment issue d’une influence africaine, d’un mélange de rythmes complexes provenant de la culture vaudou.

Soulignons très rapidement que la musique est souvent manipulée ou utilisée à d’autres fins, surtout pendant les moments de grandes tensions dans l’histoire de ce pays. Ainsi faudrait-il se demander en quoi elle peut encore servir à gagner la cause des masses ? Par ailleurs, nous devons faire remarquer qu’en Haïti, on danse pour mieux saisir le sens de son identité culturelle, de sa position d’homme ou de femme dans l’échelle des difficultés mondiales.

Les danses traditionnelles incitent au travail collectif. Elles permettent à l'Haïtien d'accepter ses racines, de se réconcilier avec lui-même. Ce sont des danses très riches grâce à leurs origines latino-africaines. A la fin de chaque année, dans certaines familles, on organise, par exemple, des cérémonies de danse rituelle "pétro" pour remercier les divinités de leur bienfait tout au long de l'année. Ceci dit, les croyances religieuses jouent un rôle fondamental dans le quotidien du peuple haïtien. Maintenant, en quoi ces croyances sont-elles essentielles?

Quand la mort s’associe à la vie à travers les croyances religieuses : une prise de position métaphysique

Une religion est un ensemble de croyances et de pratiques qui, communes à un groupe social, définissent sa compréhension du monde. Il existe actuellement de très nombreuses religions sur la Terre d’Haïti, avec chacune ses caractéristiques particulières. En dépit de tous ces courants religieux, nous pratiquons toujours le vaudou. La musique vaudou chante les dieux et les déesses qui voyagent parmi nous. Leur royaume s’étend dans nos rivières, mers, fleuves, arbres, forêts, montagnes, et dans les profondeurs du sol Africain…

Pour les pratiquants vaudou, même le « rara » est un rituel qui débute le mercredi des cendres et finit à la veille du dimanche de Pâques. La fête annuelle des Gede en novembre est la façon propre au peuple haïtien d’associer la mort avec la vie. On dirait même que le sentiment de l’importance des relations avec les morts est un principe inscrit dans le subconscient. Le rapport aux Ancêtres est une dimension essentielle de la fête des Gede. Les célébrations de ce rite varient suivant la région et les origines des familles Vodoun en Haïti.

 

Que faut-il conclure ?

Les questions culturelles constituent une priorité pour Haïti afin de contrecarrer les risques d’appauvrissement de sa propre identité culturelle dans un monde de plus en plus mondialisé (de façon très inégalitaire). L’absence d’une réelle politique de sauvegarde du patrimoine aura, sans nul doute, des effets néfastes sur la richesse créative de ce premier peuple noir indépendant. Elle débouchera sur le processus de survalorisation des modèles culturels importés.

Les institutions culturelles haïtiennes doivent désormais apprendre à parler le même langage : celui de valorisation de la culture nationale dans un esprit d’ouverture. Pour ce faire, il faut : le renforcement des capacités des institutions culturelles ; le renforcement du rôle de la culture dans la promotion d’une société économiquement ou politiquement égalitaire ; le renforcement du rôle de la culture dans l’éducation populaire au service de véritables développements ou de véritables démocraties à visée totalisante. N’est-ce pas que la culture d’un peuple doit être toujours au service de son développement ou son émancipation ?

Ricarson DORCE

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