Quand on dit superstition, on ne parle pas seulement de ces vaines craintes et de ces vaines confiances. C’est ce mot que l’on emploie pour désigner l’ensemble de ces croyances et de ces pratiques religieuses qui sont originellement venues d’Afrique, et qui, même si elles ont subi certaines transformations, même si on admet, qu’elles ont assimilé certains éléments étrangers, sans excepter les éléments chrétiens, demeurent une religion qui adresse des offrandes à des divinités qui ne sont certainement le Dieu des Chrétiens. […] Le mot superstition, dans le langage habituel en ce pays est synonyme de vaudou, et il sert à désigner comme le mot vaudou, le paganisme sous la forme où il est vécu ici, autant que les superstitions à proprement parler. L’Église condamne les superstitions partout où elles se trouvent, aussi bien dans les milieux civilisés que dans le mode paysan, (où elle les excuse cependant davantage) aussi bien en Bretagne qu’en Haïti. À plus forte raison condamne-t-elle ce que nous appelons ici superstition puisque ce n’est rien d’autre, comme nous venons de le voir, que le paganisme. Alors, comment qualifier cette affirmation : « il faut être catholique pour être vaudouiste » ? […] Le catholicisme ne peut pas plus se mélanger au vaudou que le jour ne peut se mélanger à la nuit. Il y a entre eux la même incompatibilité qu’entre la vérité et le mensonge.





Source: https://www.cairn.info/revue-histoire-monde-et-cultures-religieuses-2012-4-page-105.htm