À travers le monde entier il est plus d’un haïtien vivant à titre de résidant et non résidant, mais les reconnaître se révèle une chose à la fois difficile et facile. Difficile pour tous ceux et toutes celles ne connaissant pas les mœurs et coutumes haïtiennes, mais facile pour ceux et celles qui les connaissent. Beaucoup d’haïtiens ayant éprouvé une certaine honte des images projetées et qu’on diffusées d’Haïti à l’étranger, n’aime pas trop se faire remarquer, c’est pourquoi certains d’entre eux au lieu de se présenter comme haïtien, préfère porter l’étiquette africaine, antillaise ou jamaïcaine, toute autre étiquette sauf la leur. Mais reconnaitre l’haïtien n’est pas un mystère, il ne suffit pas de voir la teinte épidermique pour dire que quelqu’un est ressortissant haïtien ou pas puisque le mariage des noirs et des blancs ont légué depuis plus d’un demi-siècle des preuves vivantes que les noirs ont de nationalités diverses. Pour ce faire, il suffit de connaitre les coutumes et mœurs pour déterminer l’haïtianité de quelques éléments culturels. Il existe plus d’un fait culturel laissant le champ libre à tout le monde les sachant de reconnaitre un haïtien partout il se serait trouvé, par exemple : l‘haïtien partout où il se trouve après avoir uriné crache dessus, c’est une façon, si je me rappelle bien des dires de mon grand-père de préserver sa force, de ne pas la perdre, l’haïtien natif le croit fermement et je savais assister à des querelles enfantines quand j’étais petit garçon à cause de cela.

Des garçonnets qui se sont battus parce qu’après avoir fini d’uriner quelqu’un d’autre s’est empressé de cracher dans son urine pour s’accaparer de ses forces. Des fois certains parents en sont principaux concernés des disputes de leurs enfants puisqu’ils font accroire à ces petits que s’ils laissent d’autres enfants crachent dans leur urine ils vont perdre toutes leurs forces. Pour d’autres pays, c’est une rationalité étrangère et une aberration, car cela ne veut absolument rien dire. Mais pour l’haïtien, cela compte beaucoup et lorsqu’on se trouve à l’extérieur du pays l’une des façons la plus sûre de reconnaitre haïtien, c’est lorsqu’il a fini d’uriner. Donc, cracher dans son urine, s’avère un fait culturel déterminant dans l’identification haïtienne. Et il n’y a pas que cela, il y en a d’autres, Lorsque vous vous rendez dans les campagnes haïtiennes vous trouvez des personnes, par respect vous saluant de manière distinguée « Bonjou matant! Bonjou tonton! » Même quand vous ne soyez pas forcément l’un des leurs, mais tout bonnement ils vous manifestent du respect, de la révérence dans toute son ampleur, ce qui est paradoxal c’est que certaines fois, les gens qui vous saluent de la sorte sont souventefois plus âgées que vous. Nulle part dans ce continent américain, autre que dans les campagnes haïtiennes vous n’allez trouver des personnes vous saluant ainsi, avec tant de déférence.

 Autre chose, l’haïtien est très superstitieux, il n’est pas le seul à l’être, mais ses superstitions lui sont propres. Par exemple, quand l’haïtien sort de chez lui en vue de régler quelque chose, il peut sur la route déterminer s’il va réussir ou pas, c’est une simplicité qui est banalisée par plus d’un étranger mais demeurant une croyance incontournable pour plus d’un haïtien. Le fait de heurter son pied droit ou gauche contre une pierre est très significatif. Heurter le pied droit signifie que l’on va réussir la chose qu’on va entreprendre mais le pied gauche traduit le contraire. Outre toutes ces choses, on reconnait l’haïtien par son hospitalité et son sens du partage. D’ailleurs, C’est ce qui qui fait le poids même de notre culture. Haïti, si je dois le rappeler est le seul pays du continent américain à faire de l’hospitalité et du partage des éléments déterminants dans notre culture. Nous recevons même ceux qui disent et pensent du mal de nous comme frère sans arrière-pensée puisque la meilleure façon de clore la bouche d’un médisant c’est de lui permettre de rencontrer ceux qu’il médit. Tout comme on reconnait un haïtien partout où il se serait trouvé par ses mœurs et coutumes, bien évidemment, on peut reconnaitre tous ceux et toutes celles qui ont déjà visité Haïti puisque malgré les médisances, notre pays reste l’unique permettant à tous ceux le visitant de découvrir qui ils ou elles sont vraiment. La plupart des étrangers que j’ai rencontrés sont émus des choses qu’ils ont apprises ici et les expériences qu’ils ont faites. Notre chère Haïti n’est pas seulement une terre découverte mais elle est aussi une terre de découverte dans la mesure où tous ceux et toutes celles qui sont venus le visiter ont découvert qui ils sont et sont à jamais devenus des gens nouveaux.


Source: http://culturehaitienne.blogspot.com/2012/12/pour-reconnaitre-lhaitien.html