« Tout ce qui est écrit poursuivre son chemin
Va,
va là où le vent le pousse »
« A
l’Eternel, la terre et ce qu’elle renferme le monde et ceux qui l’habitent[1] »
cette citation du psalmiste David nous fait savoir clairement la
toute-puissance de Dieu et sa richesse infinie. Toutefois, un simple constat
général sur les conditions de vie des protestants, nous gêne si bien et nous amène à se poser sans cesse cette
question : pourquoi les serviteurs du Dieu si grand et riche et qui lui
servent, soient en majeur partie des gens pauvres, qui vivent dans une
précarité parfois extrême ? Cette
question est essentielle dans ce qu’elle puisse nous conduire, à la fois, à une prise de conscience spontanée mais très
nébuleuse. Il révèle aussi un paradoxe car supposons simplement un fils qui a
un père fortuné et plein d’amour, ne manquerait rien qui soit dans la
possibilité de son père. Fort de cela, on tente souvent de donner des réponses
assez controversées et insuffisantes. Comme par exemple, la précarité est un
moyen d’être encouragé à servir Dieu ou parfois que si on a tout ce dont nous avons besoin nous n’aurions plus besoin
de Dieu. Ce discours trop longtemps assujettit l’âme repentie, enferme les gens
dans un état de résignation, lequel dégrade de plus en plus leur condition de
vie qui pouvait être autrement même dans la chasteté spirituelle la plus
intime. Ce discours que l’on juge si souvent imbibé d’hypocrisie, n’est qu’un
moyen pour beaucoup d’élus de se déresponsabiliser de leurs responsabilités à
savoir de mener les âmes repenties au salut, qui est si difficile dans des
conditions d’aridité acerbe. On connait tous combien l’ignorance est caverneuse
et peut détruire des vies. Ainsi, La pauvreté du protestantisme est, sans aucun
doute, un produit de l’ignorance de quelques enseignements bibliques et
peut-être du manque d’intelligence des élus, mais non pasla volonté de Dieu.
Cette pauvreté si légère qu’on la
conçoit est l’expression générale d’une faillite structurelle importante et
multiple à la mission du protestantisme. D’abord, il traduit un échec systémique de ce qu’il n’arrive
pas à s’échapper du système-monde à la fois sociale et économique[2].
Ensuite, une dégradation de l’éthique chrétienne qui se comprend par l’effritement des valeurs
spirituelles comme : l’amour, l’unité et fraternité qui sont des principes
spirituels nécessaires. Enfin, une
incapacité de postuler, durant les séjours sur la terre, un modèle de bienêtre mesuré qui se divorce du consumérisme totalisant,
démesuré et psychologisé. La légèreté dont fait l’objet l’idéal protestant est
sans nul doute l’imminent problème qu’on tente d’en relater un peu.
De
ce fait, pour procéder à cet exercice, nous allons parler I0
Du protestantisme dans ce qu’il devrait être. II0 Prendre
en compte sa dimension économique et
voir en même temps les deux grands systèmes économiques dominants. III0
voir
son intime relation avec le capitalisme étant une transgression de la moralité
chrétienne. IV0
Possibilité
d’exploiter du capitalisme pour
accoucher un bienêtre collectif protestant.
Du
protestantisme
De
prime abord, il faut dire que le terme protestant n’est pas celui qu’on
aimerait employer puisque, d’une part, il n’est pas une dénomination biblique. D’autre part, c’est une émanation
du catholicisme tâchant de plein d’empreintes de celui-ci. Le terme adéquat
serait « chrétien[3] »
suivant Acte 11 :26 mais, malheureusement, il est conventionnellement
porteur d’une classification plus générale. Pour l’amour de l’histoire on
conservera terme précité. Généralement, le protestantisme est perçu comme une
multiplicité de groupement dont la doctrine tourne autour du Seigneur
Jésus-Christ. Toutefois, cette manière de voir le protestantisme comme des groupements
est superficielle et explique grosso modo le problème que l’on expose ici.
Alors que, le protestantisme devrait être perçu comme une communauté regroupant
un ensemble d’organisations religieuses similaires[4].
Ce qu’implique, en d’autre terme, que chaque Église protestante devait être par
essence une forme d’organisation à vocation première spirituelle, et
secondairement sociale et économique.
L’ensemble, par ces principes
divins : l’amour et l’unité, se réunit sous une forme de communauté (au
sens de ceux qui jouissent en commun leurs biens.
Le problème de la pauvreté se
concentre en partie dans le fait que les églises se voient comme des
groupements à la seule vocation spirituelle. Ainsi, tous ces membres jouent à
l’égoïsme et se vantent de servir Dieu avec une conscience sans reproche à l’instar du pharisien qui se vantait
en prière. Malheureusement parce qu’ils ignorent à ce propos le noumène et le
substantiel de l’idéal chrétien.
Jésus-Christ dans ses enseignements a souvent pris le soin d’insister sur le
mot « prochain » que l’on doit mettre sur un même pied d’égalité,
autrement dit que l’on doit regarder comme soi. De là, enseigne-t-il non un
amour qui occasionne des rapports de domination mais des rapports d’égalité
accomplie[5]. Ce que
l’Église primitive a compris, en mettant leurs biens en commun pour une
jouissance commune puisqu’ils ont été d’une part pleinement convaincus de la
parole de Dieu et l’observe intégralement. D’autre part, ils ont été convaincus
que leur demeure n’était pas ici-bas, alors pourquoi s’approprient-ils de
manière inassouvie toutes ces richesses sans tenir compte de son prochain et au
détriment de celui-ci? Ne serait-ce pas une incertitude de foi ? Ce qu’on
ne devrait point ! Ainsi, l’Église primitive ne faisait pas que repentir
des âmes, les faire connaitre Jésus-Christ mais elle savait s’organiser
économiquement de manière à donner un niveau de vie a chaque personne qui s’y
était jointe, de répondre à certains besoins quoiqu’ils ont été dans un système basé déjà
sur la propriété privée.
Ce
qu’on vient de montrer est juste. L’Église de Christ n’est pas réduite à la
seule dimension spirituelle bien que celle-là en soit toile de fond, mais aussi
une dimension économique lui est indispensable. Là où les hommes s’assemblent
il y a toujours une réalité économique. L’homme doit être traité dans ses trois
dimensions à la fois spirituelle, sociale et économique. Elles sont dépendantes
les unes des autres. Quand une de ces dimensions est malade cela affectera
automatiquement son bienêtre. Entre
autre, l’économie imprègne tous les domaines de la vie, elle est favorable à
qui sait l’exploiter et défavorable à qui en fait un usage profane. C’est
pourquoi, l’église protestante doit être une communauté qui s’organise à être économiquement autonome
au bénéfice de tous ses membres.
Le système socialiste-communisme est fondé sur la propriété collective
des moyens de production. C’est un système fondé sur la solidarité où chacun
met sa capacité au service de sa communauté sans être en retour rémunéré pourvu
que la satisfaction de leurs besoins soit déjà garantie. Ce qui permet, d’une
part de réduire au même point l’élasticité des inégalités économiques,
empêchant que les uns s’enrichissent démesurément au détriment des autres ou par la pauvreté de
l’autre. D’autre part de répondre aux
besoins de chacun indistinctement. Par conséquent, les rapports sociaux
sont renforcés, mieux harmonisés puisque les gens ne prennent pas l’autre comme
moyen d’exploitation, d’enrichissement mais les rapports sont mieux contrôlés ainsi que la perception de l’autre.
Toutefois, l’idéal du socialisme-communisme est aujourd’hui presqu’intenable
par la compétitivité économique dans laquelle la postmodernité, la
globalisation insère tous les pays. De nouvelles formules sont maintenant
développées dans les pays dits socialistes ou communistes afin de répondre à
cette compétitivité tout en garantissant le bienêtre de ses concitoyens.
Au
contraire, le système capitaliste est
basé sur la propriété privée des moyens de production. C’est-à-dire chacun
possède ses moyens propres, ses biens qu’il cherche à maximiser à augmenter
librement, au dépend desquelles il peut répondre et satisfaire ses besoins. Ce
qui entraine des rapports d’exploitation et de domination où chacun cherche à
profiter de l’autre pour survivre, augmenter ses avoirs ou acquérir la gloire.
Par conséquent, c’est un système économique qui rend les gens égoïstes,
individualistes. Le rapport de l’individu avec les objets est redéfini, développant
un comportement fétichisé[6] vis-à-vis
de leur propriété. Autrement dit, les gens attribuent plus d’importance à leur
bien, leur richesse que leur prochain. L’autre facteur capital qui caractérise le
capitaliste c’est la concurrence sur le marché, c’est-à-dire les agents
économiques sont toujours en confrontation stratégique et parfois déloyale en vue d’augmenter leurs capitaux. Néanmoins,
tout le système prend sens au moyen de ce qu’on appelle la « rareté[7] » qui
est une fabrication, une invention du système qui permet d’exploiter l’autre. Fondée
sur - la loi de l’offre et de la
demande[8]-.
Ce qui révèle que la suffisance ne
serait pas avantageuse pour le capitaliste. Il y a toujours de rareté tandis
que la productivité est au cœur de la
dynamique du marché. Chaque année les pays industrialisés gaspillent des tonnes
et des tonnes de nourriture. Voilà belle et bien une contradiction !
Il serait juste de dire que ceux qui s’y fondent de
plein pied, sont encore loin de la parole de Dieu soit par manque de sagesse ou
de l’inassouvissement. Egalement l’idéal du socialiste fait fi de la foi en Dieu, de ce fait il peut donc
conduire à l’apostasie[9],
l’athéisme.
De
la similarité du protestantisme et le
capitalisme
Voyant
aujourd’hui sur l’internet les leaders protestants les plus riches du monde, la
plupart d’entre eux sont des africains et des américains, possédant des
millions sur leurs comptes au détriment
de leurs fidèles qui cherchent généralement des miracles de guérison, de
bénédiction, d’élévation… ainsi dans ce rapport leadeur et fidèle on voit delà
un marché c’est-à-dire un lieu
d’échange de produit/service contre monnaie. Les économistes le définissent comme
le lieu de rencontre entre l’offre et de la demande. Pour certaines institutions
religieuses le rapport leaders-fidèles est de nature purement économique. Les
miracles ne se font plus par amour du prochain. De ce fait, l’irritation de
Jésus-Christ contre les marchands dans le temple ne doit pas être comprise que
dans son sens littéral mais aussi dans son sens prophétique.
En effet, l’un des instruments du
capitaliste c’est la domination, c’est
à partir de cela que le capitaliste bâtit son capital. A partir de ce qu’on
vient de voir ci-dessus, on peut clairement constater qu’au lieu que certains
leaders protestants développent un rapport d’amour, de solidarité suivant le
modèle de Jésus-Christ, ils développent un rapport de domination à la fois
sociale et économique. Sociale dans le fait qu’il considère ses frères comme
des sujets sur lesquelles ils exercent
une autorité absolue ; des fois qu’ils imposent leur égo afin de se
glorifier au nom de l’évangile. Et pourtant, l’autorité que donne Dieu aux leaders
c’est une autorité fondé essentiellement sur l’amour. Economique dans le fait
que certains utilisent l’évangile de Christ pour acquérir des richesses, vivre
une vie luxueuse, posséder des jets privés, avoir de la gloire, devenir une
vedette, tout en appauvrissant ceux qui cherchent les miracles.
Malheureusement, ces leaders sont piégés par le capitalisme et l’ignorent
encore.
On avait dit tantôt que le capitalisme n’est
pas réduit à une question d’économie où il domine et exploite mais il agit également sur les manières de
penser et sur les comportements. Sur ce, nous allons distinguer trois (3)
éléments qui règnent dans le protestantisme et l’entravent :
l’individualisme, la fétichisation et la concurrence.
D’abord, l’individualité est un comportement
capitaliste que les agents économiques, les entreprises affichent sur le
marché, où ils se trouvent dans une ambiance dans laquelle ils cherchent à
gagner plus de profit que les autres. De ce fait, l’intérêt personnel constitue le centre de
l’individu. En d’autre terme, l’individu se voit comme seul en nécessité et,
par conséquent, travaille que pour combler ses besoins personnels même au
détriment des autres. C’est encore l’égoïsme. C’est l’un des facteurs qui
bloque le bienêtre de l’église, dans le fait que c’est le lien du jeu d’intérêt
qui unit les protestants mais non un lien d’amour[10].
C’est souvent la guerre du plus fort.
Ensuite, la fétichisation se
comprend dans le système capitaliste comme un rapport développé entre les
individus et leurs biens considérés comme des choses sacrées, inaliénables. Une
idole. Accordant plus d’importance à
leurs biens qu’à leurs prochains. Delà, on peut comprendre la parole de Jésus
lorsqu’il affirma « qu’il est plus difficile à un riche d’entrer dans le
royaume qu’à un pauvre ». Le salut du riche est hyper difficile non pas parce qu’il est riche en soi, mais
parce qu’il accorde trop d’importance à ses avoirs (les idolâtrés), et refusent
de les partager aux autres, comme a littéralement dit par Jésus-Christ après
avoir demandé à l’homme riche de partager ses biens s’il veut le royaume.
Enfin, la concurrence[11] un
rapport de force qui s’exerce sur le marché entre les agents économiques sur la
fixation des prix des produits en vue de gagner plus de clients que l’autre et
de les fidéliser. De cette manière ils augmentent leur bénéfice. Ce
comportement capitaliste trouvé chez les agents économiques est aussi fortement
remarqué dans le secteur protestant. Il y a des formes de concurrence multiple
soit entre les églises, pasteurs contre pasteurs, fidèle contre fidèle. Mais, -
quelle serait la raison s’ils n’ont pas été entrainé par un jeu d’intérêt? Et
des fois sur des choses banales : l’onction, pour l’assiduité, pour
l’argent, pour fidèles. Ainsi, chacun se ferme dans son égo et s’attribue par
ses concurrences diaboliques des vaines gloires. C’est l’œuvre du diable !
Cette concurrence se développait au temps de Paul et les gens ont voulu mettre
Paul et Apollos face à face. Et Apôtre Paul, affirmait « quelle
différence y a-t-il entre moi et Apollos ? L’un sème et l’autre arrose
pour une seule œuvre. L’Église est l’œuvre de Christ, cette concurrence enfin
demande une trêve – églises
protestantes du monde entier unissez-vous dans
l’amour, l’unité, la paix et la sanctification - car l’évangile de
Jésus-Christ n’est point divisé et subjectif
c’est un évangile universel pour le salut de quiconque croit.
Du
capitalisme au bienêtre collectif
Toute activité économique subit
l’influence du système dans lequel elle est enclavée. Selon, la théorie
écologique de Bronfenbrenner, il n’existe pas uniquement une influence verticale
par le système contre les sous-systèmes (macro-système, microsystème et
méso-système) mais plutôt une inter-influence exercée dans un ordre vertical.
En ce sens, l’église étant un microsystème subit certainement l’influence du
capitalisme comme elle peut, inversement, l’exercer aussi. Toutefois, La tâche
qui semble être la plus difficile c’est de créer une nouvelle organisation
économique protestante propre dans le
système capitaliste, qui puise de ses théories pour seulement l’exploiter au
bénéfice de la communauté protestante qui demeurerait dans son for intérieur,
coopératif, solidaire ; en force idéologique, psychologique, technique
pour s’échapper de toute influence et comportement capitaliste et capable
d’accoucher proprement l’idéal chrétien enseigné par Jésus-Christ à savoir le bienêtre
de tous, où les besoins primaires de tous les protestants sont garantie par les
protestants eux-mêmes. Max Weber nous
fait remarquer que : « toute communauté qui tend à couvrir des
besoins d’un ordre quelconque n’exerce une activité économique que dans la
mesure où celle-ci est rendue indispensable par la relation qui existe entre
les besoins et les biens propres à les satisfaire [12]»
les biens propres ne doivent pas être appréhendé au sens capitaliste du terme. Autrement
dit, ce bien propre ne tend pas vers un surplus mais vers une réduction
calculée et rationnelle.
Suivant la doctrine, l’église n’est
pas une institution politique mais spirituelle et morale ; donc, la
nécessité ou le devoir qui s’impose à tout le corps protestant c’est de créer
des moyens de satisfaire les besoins au moins primaires de ceux qui sont les
plus vulnérables – par rapport à la dynamique du système capitaliste -. Ainsi,
garantissant un niveau moyen de bienêtre pour tous au moyen de la coopération et la solidarité nées de la confiance et de
l’amour.
L’unique chemin qui semble être
favorable c’est de savoir comment exploiter du capitalisme pour accoucher le bienêtre
protestant. Le secteur protestant n’est pas pauvre puisqu’il sert le Dieu riche
et tout-puissant, comme je viens de le dire c’est le résultat de l’ignorance
des protestants et la faiblesse de ses élus. En effet, pour y arriver, le
chemin à suivre c’est de faire en sorte que l’Église soit devenue un foyer où tous
les membres jouissent en commun leur propriété. Laquelle n’est pas un effet
spontané mais une construction à partir de la coopération. Cette coopération
vise la création d’une richesse propre. Cette richesse est d’abord créer
nécessairement par la contribution, laquelle étant insuffisante pour une
satisfaction commune permettra de faire des investissements rationnels et
calculés dans des secteurs d’activités
économiques également très rémunérateurs
au nom du collectif, c’est-à-dire du foyer protestant. Ce qui fournira à
l’Église une autosubsistance économique.
Ainsi, l’Église pourrait affecter
l’économie par la production et la création de service ce qui aura comme conséquence première la
réduction du taux de chômage dans une Église ou dans le secteur protestant. Le
secteur protestant a déjà la force de travail, les fidèles ne sont que, pour la plupart, des gens
résignés, attentistes, soumis à la fatalité ; il suffit tout simplement de
les travailler, les décomplexer et leur donner un traitement autre qu’un patron
capitaliste, un traitement fraternel ou ils se sentent aimer, solidariser. À
cela l’Église à la pleine autorité. Une fois qu’un maximum de richesse soit
accumulé continuellement sur des années, cette richesse pourrait être distribuée
sous forme de projet collectif à rente faible. C’est-à-dire dans la
construction d’hôpital, d’école, de logement… strictement réservés aux membres,
ou soit garantis que pour les membres. Sans ignorer que cela va nécessairement
déboucher sur des rapports de droit, si vous voulez aux mots de Weber, des associés de droit. Mais ces droits
porteront la marque des prescrits bibliques à savoir le statut de l’égalité au
sens littéral du terme et qui définiront les rapports des membres.
Aussi complexe peut paraitre ce calcul,
néanmoins il est concrètement possible. L’idée bien qu'elle soit exprimée de
manière simplifiée en raison de carence de qualité, cependant une fois
développée débouchera sur des potentiels d’action effective. Ainsi, le protestantisme pourrait repenser
son idéal non celui d’amener les âmes au Seigneur par la bonne nouvelle de
l’évangile car celui-ci est le socle principale et nécessaire de la vie
chrétienne. Mais celui de travailler à leur permettre de vivre une vie digne et
sans excès aucun, limogeant tous les comportements extra capitalistes au sein
du protestantisme. De là, pourrait-on concevoir non des protestants
millionnaires au détriment de leurs frères et sœurs mais - un secteur protestant riche et bienheureux
-.
Prôner le bienêtre dans le
protestantisme par l’union et la solidarité c’est, primo, se divorcer avec ce
système-monde antimoral, injuste, corrompu créant la pauvreté, baissant de
plus en plus le niveau de vie, un système antéchrist. Secundo, c’est retourner
au bercail du sauveur et Seigneur Jésus-Christ, comme a compris le Pasteur
Gregory Toussaint : « le
retour aux sources chrétiennes doit passer par un retour à un système de
valeurs, de normes, de principes et de pratiques de la vie sociale qui soient
basée sur l’enseignement de la morale, sa compréhension globale et sa pratique
dans la vie de tous les jours[13] ». Néanmoins, La morale que les
protestants doivent pratiquer dans la vie sociale n’est pas réduite à une
dimension psychologique et culturelle - mais aussi très économique -. Dimension
dans laquelle le prochain existe comme soi et que tous soient égaux. Une morale
dans laquelle le consumérisme, c’est-à-dire le mode de consommation démesuré,
est abattu et aboli ; la domination et l’exploitation soient remplacées
par l’amour et la solidarité et la concurrence par la fraternité.
L’important est
donc que chaque Église soit une communauté ou toutes les églises protestantes
soient une communauté garantissant le bienêtre
de tous leurs fidèles ; lequel bien-être leur facilitera mieux à gagner le
salut. Ce qu’on ignore très souvent c’est que
trop de richesse et l’extrême pauvreté peuvent conduire à la perdition.
Et leur point commun est que tous les deux enfantent tôt ou tard la perte de la
moralité. C’est pourquoi, le discours religieux (enseignement et prédication)
ne doit pas être un discours qui pousse à adopter un comportement excessif dans
jouissance de la bénédiction, et aux jeunes à ne pas compter sur le travail.
Mais, qui doit éveiller dans la conscience un esprit de partage, d’amour et
d’unité. Un discours qui puisse les aider à prendre conscience de leur réalité,
de leur engagement, de leur potentialité et l’obligation d’aimer le travailler.
Dieu nous a créés avec le libre
arbitre et cela est une capacité de décider. Par conséquent, il y a des
choses que Dieu laisse à nous pour dominer. Et tout ce qui semble dépasser
notre intelligence, en lui implorant avec la foi, il nous accordera son
soutien. Et de ce fait, dans le domaine
de la richesse et de la pauvreté cela dépend avant tout de l’homme, car Dieu
nous a placé pour dominer, et travailler la nature et d’autre part il a
clairement donné cette sentence à l’humanité à cause du péché d’Adam :
« c’est à la sueur de ton visage que tu mangeras du pain, jusqu’à ce que
tu retournes dans la terre [14]». Et
cela, en gros explique pourquoi c’est toujours quelque peu de gens qui soit
toujours bénéficiaire de la bénédiction de Dieu. La conversion de la réalité
économique des protestants ne peut pas se faire par des actes individuels mais
des actes du collectif protestant. Et maintenant, l’heure est venue pour unir
nos prières, nos mains et nos forces, nos intelligences pour changer la réalité
socioéconomique pour l’amour de Jésus-Christ.
Manael Mones ALIXAINT
1-
Cf. Vocation, Service
compris ! la diaconie de L’Eglise, Marc Edouard Kohler, ouverture /
Labor et Fides, 1995
2- Ellen
G. White, conseils à l’economie, Ed. interamericaine, 2006
3- Fréderic
Rognon, les pauvres dans la tradition protestante https://www.revue-quartmonde.org/2520
4- L’amour
retrouvé. Le ministère de diacre, du christianisme primitif aux réformateurs
protestants du XVIe siècle, Gottfried Hammann, Ed. du Cerf (coll. Histoire),
1994.
5- Max
Weber, économie et société, Ed. Poket, 1995, Paris, p 52
6-
Roland B. Module de
cours d’introduction a l’économie, Port-au-Prince, 2004
[1] Psaume 24
[2] Le système-monde est perçu ici
comme un ordre économique et social, dont le but est d’insérer, par sa
puissance économique et dans une perspective de globalisation, dans leur monde
de pensée et de valeur amoral sous une forme œcuménique.
[3]
Du grec
« Kristianos » disciple du Christ. Ce qui ne peut pas être appréhendé
au sens de celui qui croit en Jésus mais qui suit de fond en comble ses enseignements sans
mélanger.
[4] J’entend par les toutes les congregations qui partage la meme foi en
Christ.
[5] « Aime ton prochain comme toi-même ». Cet outil
comparatif « comme » est si souvent pris à la légère cependant il est
essentiel et fondamental dans ce discours dans la mesure où il exprime l’idée
d’égalité, laquelle est tellement équivoque et complexe nous parait si souvent être un idéal. Mais,
idéal laissé aux disciples à concrétiser. Ainsi, tous ensemble en se
considérant réciproquement égaux, forme une communauté égalitaire ayant pour
base l’amour (I corin 13)
[6] Selon Brosses, les « fétiches »
sont des objets matériels particuliers auxquels l’homme primitif attribuait des
pouvoirs divins spécifiques.
[7] La rareté dans le système capitaliste est
totalisante : rareté des ressources naturelles, des ressources humaines,
des ressources financières, des ressources technologiques.
[8] c’est-à-dire
lié au principe suivant : quand la quantité d’un produit diminue le prix
de ce produit augmente ; quand la quantité d’un produit augmente, le prix
diminue
[10] 1 corinthiens 13
[11] Concurrence pure et parfaite est
concept inventée par Adam Smith pour
expliquer la dynamique des fixations du prix juste des produits sur le marché
par une « main invisible »
[12] Max Weber, economie et societe, ed
Poket, 1995,Paris, p 52
[14] Genese 3:19, version Louis segond
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